vendredi 19 avril 2024

Le Lexicon visite l’usine à magie (première partie)

par Steve Vander Ark, le 24 novembre 2006

Ombrage dans son bureau dans OP/f
Ombrage dans son bureau dans OP/f © 2007 Warner Bros.

Le bus s’est perdu.

Quand nous sommes finalement parvenus à destination, nous avons été accueillis par Vanessa, qui se demandait désespérément ce qui nous était arrivé. Nous sommes descendus du bus, devant une vieille usine délabrée au beau milieu de la campagne anglaise, tandis que Vanessa réprimandait le chauffeur. Nous l’avons laissée faire et nous sommes entrés en hâte dans le bâtiment pour nous abriter de la pluie. Nous nous sommes faufilés au coin d’un couloir (où il y avait des toilettes, heureusement !), nous avons traversé un hall, et nous avons pénétré sous un petit chapiteau qui faisait office de salle de réception. Et quelle salle de réception !

La couleur dominante était le rose. Des assiettes décorées de chatons couvraient un des murs. Un large choix de poufs usés et de tabourets formait un espace de discussion, tandis que des vitrines ornementées et des photos s’alignaient sur les murs. Dans l’un des coins, on servait des rafraîchissements, mais il n’y avait malheureusement pas de café. Ça ne m’a pas vraiment dérangé, dans la mesure où c’était une pièce dans laquelle je pouvais facilement imaginer Dolores Ombrage ajouter avec décontraction du Veritaserum à tout ce que je pourrais boire. Plusieurs de ses costumes étaient d’ailleurs accrochés dans un coin. Vanessa, qui en avait terminé avec le chauffeur du bus et qui faisait maintenant de son mieux pour que nous nous sentions à l’aise, nous fit remarquer que les costumes que porte Ombrage deviennent de plus en plus rose bonbon au fur et à mesure que l’histoire avance et qu’elle perd tout contrôle. C’est bien vrai. Le costume porté au début du film est d’un mauve pâle. Le dernier, celui qu’elle porte dans la forêt, est d’un rose si violent que le Pepto-Bismol (Ndt : c’est un médicament américain) en aurait honte.

Je déambulais dans la salle tout en regardant les photos sur les murs. Le travail artistique de la production était impressionnant. Les pages de La Gazette du Sorcier ont fait fondre mon cœur de Lexicon. Les images des scènes déjà tournées m’ont donné un large aperçu du film, depuis l’expression désespérée d’une Mrs Figg affrontant le Magenmagot jusqu’aux boucles d’oreilles en forme de radis que porte Luna (Evanna nous a dit plus tard qu’elle les avait faites elle-même). La photo de Graup amenant Hermione au niveau de son énorme visage a donné une humanité que je ne soupçonnais pas au personnage, mais qui m’a convaincu que peut-être – peut-être seulement – je pourrais apprécier un peu cette scène.

Malgré tout, je suis du Lexicon, et aussi plaisant que tout cela puisse être, ce n’était rien en comparaison à ce qui était exposé sur le mur à côté de la porte. Sur un simple cliché apparaissait Sirius Black, se tenant dans un couloir qui se trouvait bien évidemment au Square Grimmaurd… un couloir dont le mur était couvert par la tapisserie de l’arbre généalogique des Black. Et je pouvais y lire tous les noms, toutes les dates !

J’ai téléphoné à Bel. J’ai téléphoné à Lisa. J’ai téléphoné à John. J’ai téléphoné à tous ceux auxquels j’ai pu penser. Personne n’était chez soi. Alors j’ai enregistré chaque nom dans mon dictaphone, ainsi que chaque date, et j’ai prié pour me souvenir des branches auxquelles ils appartenaient. Oui, c’était un véritable arbre avec des branches qui était peint sur la tapisserie. Je ne me souvenais pas des noms nous posant problème, alors je les ai tous lus. Plus tard, en m’écoutant lire à haute voix ces noms et ces dates, j’ai vérifié la version du Lexicon. Les détails étaient presque tous identiques. Il restait quelques petits changements à faire, et maintenant que nous avons l’autorisation de parler un peu de ce que nous avons vu là-bas, nous allons faire les corrections nécessaires sur l’arbre du Lexicon.

Après tout, pour moi, voilà ce dont il s’agissait : vérifier des faits. Découvrir des petits détails canoniques qui complètent le Lexicon. Tout tourne autour du canon. L’important, ce n’était pas à quel point le plateau du dernier étage du ministère de la Magie était génial (incroyable !) ou combien Evanna est Luna-esque (tout en étant une vraie Serdaigle… elle est fantastique). L’important, ce n’était pas de voir les zones de dépôts d’accessoires où s’empilent tous les objets de toutes les scènes de tous les films (avec entre autre une “étagère” où sont entreposées en ligne de véritables Ford Anglia). L’important, ce n’était pas de discuter avec Daniel et Emma, même si c’était un très bon moment. Ce n’était pas d’interviewer Jason Isaacs vêtu de cuir de la tête aux pieds (Jason, pas moi), et d’apprendre qu’il lit des fanfics sur lui-même et qu’il en apprécie beaucoup. Ce n’était pas tout ça, l’important…

Bon ok, si.

Je suis peut-être Steve du Lexicon, passionné par tout ce qui est canonique et ce genre de chose, mais, eh, j’étais en train de visiter l’usine à magie ! C’est là que des gens viennent travailler tous les jours, créer des marques amusantes pour des bouteilles de potions, dessiner des costumes rose fuchsia pour Ombrage, chorégraphier des batailles de baguettes et s’amuser d’une manière générale. C’est ça, le truc… toutes ces personnes, de Vanessa à Matt d’Electronic Arts en passant par Dan et Emma, sont comme nous : ils sont fans de Harry Potter et fans de ce qu’ils font. Ils sont tellement contents d’exhiber cette magie qu’ils ont créée qu’ils ont du mal à rester assis cinq minutes. Et j’ai pu passer la journée avec eux.

J’ai tellement de choses à vous dire. Je suis impatient de vous les faire partager, de vous montrer quelle fantastique équipe a travaillé sur ces films pour vous jusqu’à présent. Dans quelques mois je rédigerai un compte-rendu complet contenant chaque petit détail des décors de rêve, des interviews avec Dan, Emma, Evanna, Jason et les autres. En attendant, nous allons commencer à insuffler quelques éléments de magie dans le Lexicon. Nous allons mettre l’arbre généalogique à jour. Et dans quelques mois… oh, attendez, c’est tout !

Une dernière chose… David Heyman m’a dit qu’ils se servaient tout le temps du Lexicon comme référence.

Tout le temps. Presque chaque jour, a-t-il dit.

Ouah. (Ndt : ça, c’est quelque chose !)